ÉDITION SPÉCIALE – AVRIL 2023
Le Bas-Saint-Laurent vise 50 % d’autonomie alimentaire d’ici 2054
FabRégion Bas-Saint-Laurent souhaite atteindre un objectif très ambitieux, celui d’obtenir 50 % d’autonomie régionale d’ici 2054.
Collaboration spéciale : Alexandre D’Astous, Journal L’Horizon
Maude-Alex St-Denis-Monfils est chargée de projet en autonomie alimentaire à la Table de concertation bioalimentaire du Bas-Saint-Laurent et, à ce titre, elle est partie prenante de la démarche de la FabRégion BSL.
« La première chose qui a été faite, c’est le portrait théorique de l’autonomie alimentaire. Nous sommes capables de voir quels sont les secteurs d’aliments où il faut davantage travailler. On manque de production de légumes pour atteindre notre 50 % d’autonomie alimentaire, même chose pour les fruits. Par contre, nous produisons plus de viande que ce que nous consommons, sauf pour le poulet. Dans les pêcheries, on exporte des quantités beaucoup plus importantes que ce que nous consommons. En fait, on ne consomme pas ce que nous pêchons chez nous », mentionne-t-elle.
Mme St-Denis-Monfils estime que le portrait est très encourageant. « Si nous nous y mettons, il ne nous en manque pas tant que ça pour passer de 42 % à 50 %. Le 42 % d’autonomie théorique a été très surprenant pour moi. L’objectif n’est pas hors de portée. Ce n’est pas un rêve utopique ».
Gestion de l’offre
La gestion de l’offre qui encadre certaines productions comme le lait, la volaille et les œufs de consommation peut être vue comme un frein vers l’autonomie alimentaire parce qu’elle régule l’offre en fonction de la demande nationale et non régionale. « Nous n’avons pratiquement pas de quota de poulet au Bas-Saint-Laurent. On n’arrive pas à produire ce qu’on consomme. Les producteurs de volailles du Québec sont prêts à amener des assouplissements pour répondre à un besoin régional de mise en marché de proximité. Même là où on pense qu’il pourrait y avoir de grands freins, l’ouverture existe ».
Consommateurs au rendez-vous
Maude-Alex St-Denis Monfils estime que les consommateurs sont au rendez-vous si on leur donne les moyens. « Il faut que les produits soient disponibles physiquement et économiquement. Avec l’Inflation, les produits qui augmentent le moins ce sont les produits locaux. Nos producteurs sont gênés de refiler la facture aux consommateurs. Les prix augmentent en flèche pour tout ce qui vient de l’international. Dans ce contexte, les produits locaux deviennent très compétitifs. Il faut travailler sur l’accessibilité des produits en dehors des marchés publics, dont les horaires ne répondent pas aux besoins de tous », dit-elle.
Kiosque au marché public à La Pocatière. Photo : Facebook Marché public de la Grande-Anse
Kiosque au marché public à La Pocatière. Photo : Facebook Marché public de la Grande-Anse