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ÉDITION SPÉCIALE – AVRIL 2023

Lettre ouverte des producteurs de grains de l’Est du Canada

Au gouvernement du Canada,
Au cours de la dernière année, les producteurs agricoles de l’Est du Canada ont fait tout ce qu’ils pouvaient afin que leur récolte de grains soit abondante pour permettre au pays et au reste du monde de répondre à leurs besoins alimentaires. L’invasion russe en Ukraine et ses atrocités ont eu un impact sans précédent sur l’approvisionnement mondial de grains, ont provoqué une inquiétude généralisée au sein des pays qui doivent importer des grains et ont accru les attentes quant au rôle des agriculteurs canadiens pour faire face à ce grave problème.

La production de nos grains a été rendue difficile pour plusieurs raisons :
1. La hausse des coûts des outils nécessaires à la production alimentaire est astronomique, même en tenant compte du prix élevé des grains;
2. Les événements géopolitiques et météorologiques au Canada et dans le monde ont exercé et continuent d’exercer une pression sur le coût des intrants;
3. La Russie et la Biélorussie ont traditionnellement été des sources d’engrais pour la nutrition des cultures des producteurs agricoles de l’Est du Canada et, à mesure que des sanctions ont été mises en place, les producteurs et les fournisseurs d’engrais ont dû s’approvisionner dans d’autres régions du monde;
4. L’approvisionnement à partir d’endroits autres que la Russie et la Biélorussie a entraîné des problèmes d’accès et de disponibilité;
5. Les tarifs canadiens sur les engrais coûtent aux producteurs agricoles plus de 34 M$ en frais supplémentaires à un moment où les besoins en grains sont plus importants que jamais, et conséquemment, à un moment où les producteurs doivent utiliser tous les engrais nécessaires pour produire suffisamment de denrées alimentaires;
6. Les tarifs canadiens demeurent toujours à la charge des producteurs agricoles, même si l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et plusieurs autres pays ont supprimé ces tarifs afin de privilégier la production de nourriture.

En décembre 2022, la vice-première ministre Chrystia Freeland et la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Marie-Claude Bibeau ont assuré aux producteurs agricoles qu’ils travaillaient à élaborer un moyen pour rembourser les 34 M$ en droits de douane payés par les producteurs agricoles. Ces derniers ont demandé que les sommes leur soient retournées directement pour pallier ce coût tout à fait déraisonnable.

Au cours des derniers mois, aucun des deux ministres n’a fait part de son intention de restituer ces fonds aux producteurs agricoles.

En février, le Canada a célébré la Journée de l’agriculture du Canada qui vise à reconnaître tous les efforts et les compétences nécessaires à la production des aliments dont le Canada et le monde entier ont besoin. Les producteurs agricoles de l’Est du Canada sont des chefs de file en matière d’agriculture durable et parallèlement de pratiques de travail du sol respectueuses de l’environnement, qu’il s’agisse de l’utilisation de cultures de couverture, de rotation des cultures, de pratiques exemplaires en gestion de l’eau, de la biodiversité ou de la gestion des écosystèmes. Les producteurs de l’Est du Canada génèrent plus de 100 000 emplois canadiens et plus de 20 G$ en valeur économique. Il y avait donc beaucoup de choses à célébrer.

Toutefois, nos producteurs agricoles ont besoin de votre aide. En 2023, ils sont confrontés à une saison remplie de risques qu’ils n’auraient pas pu prévoir, notamment l’accès aux engrais et une augmentation des coûts qui va bien au-delà de l’augmentation des revenus.

Nous sommes prêts à aider le gouvernement à faire face à la situation, mais notre effort doit s’appuyer sur ce qui suit :

1. Une action immédiate pour restituer les tarifs douaniers sur les engrais directement aux producteurs agricoles qui en ont supporté le coût;
2. Un plan visant à supprimer tout obstacle sur les chaînes d’approvisionnement en intrants agricoles — par exemple, la suppression des tarifs douaniers actuels);
3. Un plan à plus long terme pour aider l’industrie agricole à s’approvisionner en nutriments végétaux et autres intrants auprès de sources qui ne sont pas sanctionnées par des restrictions commerciales;
4. Un plan d’investissement à plus long terme dans les technologies alternatives de nutrition des plantes et l’innovation dans la production de grains du Canada.

En tant que groupe, Grain Farmers of Ontario, les Producteurs de grains du Québec et Atlantic Grain Council combattront toutes les actions qui pourraient affecter la capacité du Canada à produire des aliments.

Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec
Roy Culberson, président de l’Atlantic Grain Council
Brendan Byrne, président des Grain Farmers of Ontario

Christian Overbeek, producteurs de grains du Québec. Photo : Courtoisie

André Lamontagne et Mathieu Rivest lors de l’annonce à La Boîte Maraîchère Côte-du-Sud à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud. Photos : Courtoisie

Trois types d’insectes fort utiles en milieu agricole

Si certains insectes attaquent les cultures
et réduisent leur rendement, d’autres sont au contraire de précieux alliés sur une ferme. Par exemple, ils pollinisent les champs, se nourrissent de petites créatures nuisibles ou contribuent à la décomposition et à l’amélioration des sols. Ils appartiennent aux trois classes suivantes :
1. Les prédateurs : coccinelles, carabes, chrysopes, syrphes, guêpes jaunes et compagnie capturent et dévorent d’autres organismes vivants, comme des insectes ou des acariens. Les demoiselles, par exemple, « chassent » les fausse-teigne des crucifères, qui déciment les champs de canola et de moutarde.
2. Les parasitoïdes : il s’agit d’insectes qui en parasitent d’autres. Ils se développent sur ou dans leur hôte, qu’ils finissent par tuer. Des guêpes parasitoïdes indigènes ont notamment été utilisées pour contrôler les populations de mineuses des feuilles dans certaines régions d’Amérique du Nord.
3. Les pollinisateurs : comprenant les abeilles domestiques, les mégachiles, les abeilles sauvages et les papillons (diurnes et nocturnes), ce type d’insectes butine les fleurs pour se nourrir du nectar et du pollen. Cette activité est essentielle à la production de graines et de fruits.
Bon à savoir : la rotation des cultures, le labour minimal et l’utilisation restreinte des pesticides sont autant de pratiques qui peuvent maximiser les populations d’insectes bénéfiques dans les exploitations agricoles.