Un plan de développement de la zone agricole
Adopté à l’automne 2015, le Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de Kamouraska a déjà rapporté des fruits intéressants, notamment la création de l’Arterre et la mise en place des créneaux d’excellence en mycologie et sur le bioalimentaire.
COLLABORATION SPÉCIALE : ALEXANDRE D’ASTOUS
La conseillère en développement bioalimentaire de la MRC de Kamouraska, Marijo Couturier-Dubé, estime que le PDZA a créé des retombées positives au Kamouraska, mais aussi dans l’ensemble du Bas-Saint-Laurent. « Certains enjeux touchent plusieurs MRC de la région. Dès le départ, une des principales préoccupations était de se créer une banque de fermes qui un jour auraient besoin de relève. On voulait faire quelque chose au Kamouraska. D’autres MRC qui avaient déjà un PDZA, ou qui étaient en train d’en élaborer un, avaient le même constat par rapport à l’importance de la relève agricole. Les huit MRC du Bas-Saint-Laurent ont travaillé ensemble pour mettre en place l’Arterre du Bas-Saint-Laurent. Nous avons deux agents de maillage. Tout cela est issu d’un besoin identifié dans le PDZA », dit-elle.
Depuis 2015, ce sont plus de 500 000 $ qui ont été investis au Kamouraska pour des projets bioalimentaires, dont 390 000 $ dans des projets innovants pour les entreprises du Kamouraska. Une bonne partie de cet argent provient du Fonds Régions-ruralité volet 3 Signature-Innovation du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
Pour sa signature innovation, le Kamouraska a choisi deux créneaux : la mycologie et le bioalimentaire.
Les origines
En 2013 et 2014, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) offrait du financement aux MRC afin qu’elles se dotent d’un PDZA. « Au Kamouraska, le travail s’est amorcé auprès de plusieurs partenaires par des consultations. Nous avons rejoint 115 personnes, toutes issues du monde agricole, que ce soit des producteurs, des gens du MAPAQ et de l’UPA, ainsi que tout le secteur bioalimentaire, les centres de recherche et les institutions d’enseignement. Ces gens ont tous contribué à l’élaboration du PDZA qui est en quelque sorte le plan de match qu’on se donne pour valoriser notre milieu bioalimentaire », raconte Mme Couturier-Dubé.
Le PDZA n’est pas un schéma d’aménagement ni un règlement, mais plutôt une liste de grandes orientations. « C’est un outil de développement et d’appropriation individuelle et collective du territoire par rapport au milieu agricole. Nous sommes dans un milieu fort dynamique pour le secteur agricole. Le plan nous a permis de nous donner de grandes orientations pour les prochaines années. Ce travail a pris environ deux ans avant l’adoption du PDZA en novembre 2015 ».
Mise en œuvre
Le PDZA a été lancé en mars 2016. Un comité de mise en œuvre a été formé dès le lancement, et il est toujours en place. Il regroupe notamment la SADC du Kamouraska et le syndicat local de l’UPA.
Le PDZA n’a pas de date d’échéance. « Presque 10 ans après l’adoption, on réfléchit pour une mise à jour. Le portrait ne change pas énormément, mais les actions doivent être mises à jour. C’est un plan à long terme qui nous permet de travailler avec différents partenaires », précise Mme Couturier-Dubé.
Des priorités
La tournée Transférer sa ferme est issue du PDZA. « Ce sont des actions qui peuvent être portées par la MRC ou par d’autres organismes, par exemple la Table de concertation bioalimentaire du Bas-Saint-Laurent. Dans le fond, le PDZA est un plan de concertation nous permettant de travailler avec les différents partenaires et de nous appuyer sur ce plan lorsque nous faisons des demandes de subventions pour des projets », indique Mme Couturier-Dubé.
Outre la relève agricole, les autres priorités identifiées dans le PDZA de la MRC du Kamouraska touchent la protection des bandes riveraines. « Il y a eu beaucoup de travail de fait, et il s’en fait encore. Nous avons aussi travaillé à l’amélioration des pratiques culturales au champ. Les producteurs ont amélioré leurs pratiques avec l’aide du Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud ».
Dans les autres projets, la conseillère en développement bioalimentaire de la MRC du Kamouraska note les produits forestiers non ligneux, notamment le développement mycologique, mais aussi la mise en place de nouvelles filières comme le genévrier ou la noisette, qui sont des projets qui se travaillent avec l’ensemble du Bas-Saint-Laurent.
La MRC participe de plus aux formations jeunes trayeurs coordonnées par le Collectif de formation agricole du BSL. Ce projet a lieu dans l’ensemble des MRC du BSL.
Pour l’avenir, Mme Couturier-Dubé souhaite que la PDZA se poursuive et qu’elle soit mise à jour.
L’implantation de haies brise-vent et la plantation de bandes riveraines font partie des aménagements réalisés pour la protection des bandes riveraines. Photo : OBAKIR