Le gouvernement semble être à l’écoute des producteurs
La présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, constate que le gouvernement est à l’écoute des producteurs agricoles, mais qu’il reste encore beaucoup de choses à faire, notamment pour l’allègement de certaines mesures en environnement.
COLLABORATION SPÉCIALE : ALEXANDRE D’ASTOUS
« C’est quand même un bon pas. Nous avons senti une écoute du gouvernement. Il faut continuer à travailler avec eux. Tout ce qui touche l’environnement n’est pas inclus dans les 14 allègements réglementaires annoncés. Il va aussi falloir travailler sur ce volet », lance Mme Lemieux.
Pour s’assurer de garder l’écoute du gouvernement du Québec, l’UPA entend mener des campagnes d’affichage cet été. « On veut être plus présent auprès des acteurs locaux, aller voir nos députés et nos élus locaux. Il faut se doter d’un vrai projet de société. La politique bioalimentaire qui s’en vient pour l’an prochain, et les suites au Règlement sur les exploitations agricoles et l’environnement sont des dossiers majeurs. Il va falloir travailler avec tous les acteurs locaux. Ce sera notre mission cet été de faire des rencontres avec nos élus. Il va falloir être plus que juste le secteur agricole pour avoir un impact, il va falloir démontrer que c’est une priorité pour tout le monde de bien s’alimenter et d’avoir des aliments produits localement », estime Mme Lemieux, qui dit sentir l’appui de la population.
Pas une question de production
La présidente estime que les difficultés sont vécues dans toutes les productions agricoles. « Ce n’est pas une question de production. C’est sûr que les productions sous gestion de l’offre (lait, œufs et volaille) ont une certaine sécurité pour les prix, mais selon le degré de maturité de l’entreprise, il peut y avoir plus de difficulté, si l’on vient d’investir pour prendre la relève par exemple. Les hausses des taux d’intérêt et des intrants touchent toutes les productions. C’est la même chose pour les normes environnementales et les changements climatiques. Il y a des défis dans chaque production. Nous avons eu une très belle saison acéricole, mais il y a encore du travail et des investissements à faire sur le territoire pour la protection des érablières. »
Mme Lemieux souhaite la mise en place de conditions plus favorables pour susciter l’intérêt de la relève. « Les enfants qui voient le nombre d’heures que leurs parents font pour réussir à se dégager un minimum de salaire peuvent hésiter à choisir cette profession, où il n’y a pas de jours de congé. »
Agri-relance
« Concernant l’initiative Agri-relance, les discussions se poursuivent. À défaut d’avoir vécu des pertes extraordinaires, comme dans le sud-ouest du Québec l’été dernier, nous souhaitons que nos producteurs horticoles et maraîchers, qui ont également souffert de conditions météorologiques exceptionnelles à l’été 2023, puissent bénéficier de cette mesure », indique Mme Lemieux.
Rien pour les régions périphériques
Toutefois, un constat demeure à la suite de l’annonce de ces mesures : aucune n’est spécifiquement destinée aux régions périphériques, à l’exception de celle concernant le soutien complémentaire accordé à l’Abitibi-Témiscamingue, en lien avec la sécheresse exceptionnelle vécue en 2023.
Comme il s’agit d’une mesure sans précédent, Nathalie Lemieux reste confiante que la mobilisation extraordinaire des producteurs agricoles au courant de l’hiver puisse mener à des aides de même type pour le Bas-Saint-Laurent, à moyen ou long terme.
Il y a des défis à relever dans toutes les productions. Photo : Alexandre D’Astous