
Semis par drone : un champ d’avenir
Ce printemps, Nathalie Lemieux a fait l’essai sur sa ferme du semis par drone. Elle est enchantée de l’expérience et entend bien la reconduire.
MARC LAROUCHE
« Ça a super bien levé. À l’automne, le champ était uniformément vert, même après les gels », dit Nathalie, aussi présidente de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent, ne cachant pas sa satisfaction après avoir expérimenté cette technique encore peu répandue dans la région.
Dans son champ de soya, elle a pu implanter de l’avoine et du blé sans perturber les plants en place. « Ce qu’on a vu, c’est que les feuilles de soya ont protégé les semences, et dès que le feuillage est tombé, les grains ont germé. Même pendant la période de dégel entre Noël et le jour de l’An, le sol était encore vivant. »
Contrairement aux méthodes traditionnelles qui exigent de passer avec des tracteurs dans les cultures, cette approche limite le compactage des sols, et évite les pertes de plants. « On n’a pas eu à faire d’allers-retours avec la machinerie. Si on l’avait fait de manière classique, on aurait roulé sur le soya, et c’est certain qu’on aurait eu des pertes. »
L’efficacité du procédé n’a pas nui aux rendements. « La récolte de soya a été aussi bonne qu’à l’habitude. En plus, on a une belle biomasse au sol, qui va ramener de l’azote et des éléments fertilisants pour la prochaine culture. »
Service en forfait
Même si l’équipement n’est pas encore largement disponible au Bas-Saint-Laurent, certains producteurs s’organisent déjà. « Il y a des gens qui se sont équipés pour offrir ce service en forfait. C’est certain qu’on va continuer à travailler avec eux dans les prochaines années. »
L’expérience ouvre la porte à de nouvelles pratiques pour la préservation des sols et l’optimisation des cultures. « Ça va permettre de mieux structurer nos terres et de réduire l’érosion, tout en gagnant du temps. C’est une solution qui pourrait vraiment s’intégrer dans les stratégies d’adaptation aux changements climatiques. »
Pour Mme Lemieux, cette innovation s’inscrit dans une vision plus large de l’agriculture : « On veut allier performance et respect de l’environnement. Ce genre de démarche, qui combine technologie, observation et souci du sol, c’est exactement ce qu’il nous faut pour l’avenir. »

Nathalie Lemieux et le drone en action à l’arrière. Photo : Marc Larouche | Le drone, nouvel allié des producteurs d’ici. Photo : Marc Larouche |