
Moins de pesticides, plus de solutions
Cinq cent soixante entreprises agricoles du Bas-Saint-Laurent, de l’Estrie et de la Chaudière-Appalaches ont été sensibilisées à des méthodes de gestion alternatives à l’utilisation des pesticides, grâce à un projet collaboratif d’envergure qui vient de prendre fin après trois ans de travail.
MARC LAROUCHE
« Nous avons vu naître un véritable réseau d’échanges entre les producteurs en régies biologique et conventionnelle, ce qui a permis d’enrichir les connaissances de chacun, et de faire découvrir des pratiques concrètes pour réduire l’utilisation de pesticides », résume Amélie Carrier, conseillère en communication et marketing à la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.
Le projet agroenvironnemental Réseau bio-conventionnel, plus d’échanges pour moins de pesticides a mobilisé les fédérations de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, de l’Estrie et de la Chaudière-Appalaches, en collaboration avec leurs conseillers en agroenvironnement. En trois ans, plus de 800 personnes ont participé aux différentes activités proposées, dont 560 propriétaires d’entreprises agricoles.
Des séances d’information, ateliers de discussion, et visites de démonstration ont permis d’aborder plusieurs sujets essentiels pour la transition vers des pratiques agricoles plus durables : lutte intégrée, désherbage mécanique, réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides, et prévention des mauvaises herbes. L’objectif : donner aux producteurs des outils concrets, adaptés à leur réalité pour faire évoluer leurs pratiques sans compromettre la rentabilité de leur ferme.
« Le fait de faire dialoguer les approches bio et conventionnelles a permis de créer des ponts, de stimuler la curiosité, et d’encourager la mise à l’essai de nouvelles façons de faire », explique Isabelle Lessard, conseillère en agroenvironnement.
Collaboration régionale essentielle
La réussite du projet repose sur une collaboration régionale solide. Au Bas-Saint-Laurent, le Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud, JMP Consultants, et le Groupe Pousse-Vert ont contribué activement aux démarches. En Chaudière-Appalaches, des partenaires comme FERTIOR, le Club conseil Beauce Agri-Nature, OptiConseils, Agrinova, plusieurs organismes de bassins versants (OBV), et le COBARIC ont mis l’épaule à la roue. En Estrie, le CETAB+ et le Club agroenvironnemental ont aussi répondu présents.
Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), par l’intermédiaire du programme Prime-Vert, a financé cette initiative qui s’inscrit dans les objectifs du Plan d’agriculture durable 2020-2030. Le projet a contribué à réduire les risques liés à l’usage des pesticides, tout en renforçant le lien entre expertise technique et savoir-faire agricole.
Selon les équipes régionales, ce réseau d’expertises et de contacts pourrait servir de modèle ailleurs au Québec. Le projet laisse en héritage un terreau fertile pour de futurs partenariats, fondés sur la communication, l’ouverture et la volonté d’innover ensemble.

La collaboration régionale permettra de trouver des solutions alternatives à l’utilisation des pesticides en agriculture. Photo Yun Cho, Unsplash